Retour sur l'atelier POPSU Bordeaux du 8 janvier
le mercredi 08 janvier 2020 de 13:00 à 16:30Cet atelier a réuni une soixantaine de chercheurs et professionnels de la fabrique urbaine et territoriale, pour discuter les premiers constats et résultats des recherches engagées dans le cadre du projet "Bordeaux, la métropole en partage ?".
Bordeaux est l’une des 15 métropoles françaises à prendre part au programme de recherche partenariale POPSU Métropoles, qui vise à produire des connaissances originales sur le processus de métropolisation et les politiques qui le régulent par une collaboration entre universitaires et acteurs de terrain.
Les travaux de l'équipe de recherche bordelaise portent sur une diversité de phénomènes et de territoires qui font aujourd'hui pleinement partie du "fait métropolitain" : coopérations liées au partage des ressources naturelles, logiques de localisation des start-up et création d'éco-systèmes, métropole vue par les classes dites "populaires", les jeunes, les banlieusards... le tout sur des terrains allant de l'hyper-centre bordelais au Sud Gironde, en passant par le Parc Naturel Régional du Médoc et des territoires qui se construisent tout contre et aussi parfois contre la métropole.
Le premier atelier POPSU Bordeaux a eu lieu le mercredi 8 janvier 2020, de 13h à 16h30 au CAUE de la Gironde (283 Rue d'Ornano - 33000 Bordeaux), en présence des universitaires, élus et professionnels de la fabrique urbaine et territoriale.
Programme
13h Accueil café
13h30 Introduction par Jacques Mangon, vice-président de Bordeaux Métropole référent du programme POPSU, et Hélène Peskine, secrétaire générale du PUCA
13h45 Echanges autour de premiers résultats de recherche du projet "Bordeaux, la métropole en partage ?"
- Du fait métropolitain aux conditions de gestion des ressources : quels modes de relation entre la métropole et ses territoires avoisinants aujourd'hui ? - Patrice Godier et Fabien Reix (PAVE)
Le programme POPSU I (2004-2009) a montré que le projet d’agglomération bordelais s’appuyait sur le mouvement de l’histoire et sur son héritage en la matière pour actualiser et moderniser son existant (cf. Bordeaux Métropole, un futur sans rupture, éditions Parenthèses, 2009). POPSU II (2012-2016) s’est centré sur trois thématiques : mobilité, nouvelle économie et démarche participative, pour analyser les conditions de la transition métropolitaine (L’éveil métropolitain, l'exemple de Bordeaux, éditions du Moniteur, 2018). POPSU Métropoles prolonge ce dispositif avec de nouvelles pistes d’investigation de la dynamique métropolitaine bordelaise. L'axe 1 "Ressources métropolitaines" du projet bordelais ambitionne cette fois de montrer comment au travers des "transactions" qui s'effectuent autour de certaines ressources (eau, alimentation, foncier), des récits inter-territoriaux se structurent, et une ingénierie spécifique à la gestion de ces ressources s'organise, interrogeant l'idée plus générale de l'existence d'une "Métropole campagne".
> Ont été débattus d'une part l'idée de "Métropole Campagne" à la lumière des réflexions issues des précédents programmes POPSU, et d'autre part le sens des termes employés pour qualifier les relations entre la métropole et ses territoires avoisinants aujourd'hui : interdépendance, coopération, transaction... - Les mobilisations politiques contre Euratlantique, contestations ou compromis ? - Marine Luce (CED)
Le grand projet d’Euratlantique, débuté en 2009, est un vaste programme d’aménagement qui a pour objectif, comme Euralille à Lille ou Euroméditerranée à Marseille, de faire de la métropole Bordelaise une métropole compétitive de rang Européen en créant notamment un climat propice à la croissance et aux entreprises. Souvent semblable d’une ville à l’autre, l’émergence de ces grands projets ne fait pourtant pas consensus, au point qu'ils sont parfois qualifiés de projet "inutile et imposé" par leurs opposants. C'est aujourd'hui le cas du projet d’EuropaCity, annulé face aux contestations citoyennes. Alors qu’Euratlantique devrait trouver sa part d’opposants pour des raisons politiques ou individuelles, ce n’est que rarement le cas. Que nous apprend cette faible présence de mobilisations ? Est-elle révélatrice de l'apathie politique que l’on prête aux citoyens des villes, ou révèle-t-elle autre chose qui nécessiterait de changer de regard sur les contestations urbaines ?
> Devons nous percevoir les contestations seulement comme des critiques isolées de citoyens "jamais contents", ou comme révélatrices de nouvelles attentes citoyennes vis à vis de la gouvernance métropolitaine ? - Les organisations syndicales face à la métropolisation - Gilles Pinson (CED)
Comme de nombreuses organisations de représentation de la "société civile", les organisations syndicales sont les grandes absentes des processus de métropolisation. Cette absence tient à la forme du syndicalisme français, dont les organisations ont toujours éprouvé des difficultés à se saisir des questions territoriales. Elle tient aussi aux formes prises historiquement par le processus de construction institutionnelle des métropoles en France. Celles-ci ont été d’abord les "créatures" de l'Etat, puis des espaces de tractations opaques entre intérêts municipaux et plus précisément entre maires. Ce fonctionnement intergouvernemental n’a pas été favorable à la mise en place de formes de contrôle démocratique ; il n’a pas été plus favorable aux syndicats. On verra néanmoins qu’à partir du cas de Bordeaux et d’autres cas en France, les syndicats commencent à s’emparer de la question de la métropolisation et de ses effets sur les salariés, en termes d’accès au logement et de mobilité notamment.
> Cette intervention, comme la précédente, a été l’occasion d’examiner si des contestations du fait métropolitain (au sens à la fois institutionnel, économique et morphologique du terme) font l’objet de remises en question, voire de critiques de la part d’acteurs évoluant en périphérie des institutions politiques et administratives. - Start-up et innovation technologique : objectif et miroir des politiques métropolitaines - Claude Lacour et Nathalie Gaussier (GREThA)
La réflexion porte sur l’interaction entre les écosystèmes de start-ups et les écosystèmes métropolitains. Les start-up apparaissent aujourd’hui une préoccupation des collectivités locales dans la mesure où elles seraient motrices d’un développement économique et pourraient constituer un élément majeur de l’écosystème métropolitain et un levier des politiques métropolitaines. Il s’agit de les repérer, de comprendre et de caractériser leur fonctionnement en écosystème et leur inscription dans l’écosystème métropolitain. Sur la base d’un ordre de grandeur significatif, il s'agira de mettre en évidence notamment les ADN personnels et spatiaux. Pour caractériser l’écosystème des start-up il convient de discuter les allied concepts et d’apprécier les nouveautés que cette référence apporte au-delà des effets de mode. De manière générale, la littérature semble dire que les start-ups sont le produit d’un écosystème local et sont capables de s’y adapter, sans que l’on examine plus profondément la place et le rôle des institutions et plus généralement de l’environnement local, les mutations et sa capacité d’adaptation.
> Pourquoi la métropole semble-t-elle porter une attention particulière à l’écosystème numérique ? Comment s'opère la mise en contact avec les start-up accueillies sur le territoire ? Bénéficient-elles d'un soutien spécifique au regard des autres entreprises ?
15h30 Discussion transversale et mise en perspective avec d'autres travaux POPSU animées par Marie-Christine Jaillet, responsable scientifique du programme POPSU Métropoles, Jean-Marc Offner, président du conseil stratégique de la plateforme POPSU, Gilles Pinson, responsable scientifique du projet bordelais et Jean-Baptiste Rigaudy, référent du projet pour Bordeaux Métropole
Partenaires : Bordeaux Métropole, PUCA, a'urba