Le budget participatif dans les opérations d’aménagement
Comment aller au-delà de la simple
concertation et amener les différents acteurs d’un projet urbain (habitants,
aménageurs, services techniques, politiques) jusqu’à la codécision, voire la
co-construction d’un aménagement ? La participation peut-elle être un instrument
de gouvernance à l’échelle urbaine ?
La participation
citoyenne est un enjeu démocratique majeur, d’autant plus lorsque l’on
considère l’espace proche puisqu’elle vise à donner une place aux citoyens en
les impliquant dans la prise de décision sur leur environnement à travers les
opérations d'aménagements. De fait, elle peut contribuer au renouvellement des
politiques publiques sur un mode ascendant, en s’appuyant sur l’expertise des
citoyens, leurs usages du territoire et la codécision. Par ailleurs, les
professionnels de l’aménagement ont tout intérêt à s’y investir, afin de
comprendre les usages qui sont réellement faits des espaces, et de répondre à
des attentes individuelles de plus en plus diverses.
Ce projet questionne les différents aspects du processus de participation :
- la temporalité : maintenir les habitants investis sur le long terme est difficile. L’aménagement temporaire, c'est-à-dire l’utilisation du temps pour tester
certains aménagements, peut aider. Par ailleurs, les “temps” dits “informels” restent primordiales dans la création d’un
véritable processus de codécision ou de coconstruction.
- la mobilisation des
savoirs de l’habitant : comment les faire monter en compétence ? Doit-on les
former à des notions d’urbanisme ? Comment ne pas dénaturer leur approche,
parfois différente de celles des acteurs, tout en s'assurant de la viabilité de leurs propositions ? C’est là qu'apparaît un autre type d’acteurs, les entreprises de médiation,
qui proposent des solutions adaptées pour fomenter l’intérêt des citoyens et rendre
leur participation efficace, par des moyens ludiques notamment.
- l’acceptation par les élus de cette approche bottom-up de l’aménagement urbain : s’il
est vrai que les projets de ce type qui ont le mieux fonctionné ont été portés
par des élus volontaires et faisant preuve d’un réel intérêt pour ces
questions, tout l’enjeu de ce projet est de réussir à faire
accepter la démarche auprès d’élus réticents. Certains jugent ces démarches trop coûteuses, ou à rebours des pratiques des services municipaux.
Au vu de l’étendue du sujet, les étudiants ont choisi au premier semestre de
se construire une base théorique solide sur les enjeux soulevés par la participation citoyenne aux projets urbains. Par la suite, ils ont établi une liste d’acteurs ayant entrepris
une démarche de participation dans le cadre de projets d’aménagement urbain
afin de réaliser des entretiens, leur permettant de s’enrichir de leur
expérience.
Commanditaire : la Fabrique de Bordeaux Métropole (La Fab)
Etudiant.e.s : Yseult Quintano-Ozcoïdi, Paul
Colombel, Andréa Vieira (Sciences Po Bordeaux) ; Amélie Garcia, Léa Tran (ensapBx)
Tutrice : Aurélie Couture (architecte-sociologue, Bordeaux Métropole)