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Université de BordeauxCluster of excellence
 

Guillaume Pouyanne, économiste urbain en quête d'interdisciplinarité

Guillaume Pouyanne, économiste urbain en quête d'interdisciplinaritéCrédit photo : Aurélie Couture / Forum urbain

Maître de conférences à l'Université de Bordeaux et membre du GREThA (Groupe de Recherche en Economie Théorique et Appliquée) depuis 2005, Guillaume Pouyanne est un observateur assidu des grandes tendances urbaines, des nouvelles pratiques de mobilité à la smart city.

Entretien réalisé par Jocelyn Noirot, stagiaire au Forum urbain en 2017.
 
Quel est votre parcours ?

J’ai suivi mes études à Bordeaux et ai opté pour un master 2 spécialisé sur les questions d’économie urbaine. J’ai soutenu ma thèse qui portait sur la mobilité quotidienne en 2004, avant d’être recruté l’année suivante par l’Université de Bordeaux en tant que Maître de conférences. J'ai également soutenu une Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) intitulée "Economie des formes urbaines" en 2019.

A quels grands enjeux urbains vos travaux de recherche répondent-ils ?

Depuis ma thèse, je travaille toujours essentiellement sur les questions de mobilités, mais aussi sur les logiques de formation des prix immobiliers et sur la "ville intelligente" ou "smart city". Depuis quelques années, je m’intéresse aux villes chinoises, qui sont comme un "laboratoire" pour comprendre les dynamiques urbaines contemporaines.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers la recherche ?

Je crois que c’est surtout mon goût pour la compréhension du monde qui m’a amené vers la recherche. J’ai toujours été curieux, et j’ai toujours cherché des explications aux choses qui m’entourent. J’ai vu dans la recherche une opportunité de faire de ma curiosité une profession. Mon intérêt pour mes thématiques de recherche actuelles s’est quant à lui plutôt précisé durant ma quatrième année d’études, lorsque j’ai suivi pour la première fois un cours d’économie urbaine avec le Professeur Lacour, qui m’a passionné. La ville est le sujet d’étude le plus complet possible : c’est une sorte de société en taille réduite, très intéressante à observer.

A quoi ressemble votre quotidien en tant que chercheur ?

Mon quotidien s’organise autour d’activités plutôt solitaires (travail de traitement de données, d’écriture d’articles, etc.) et de temps plus collectifs (réunions entre chercheurs, séminaires, vie de laboratoire). En parallèle, je consacre beaucoup de temps à la diffusion de mes recherches (réunions d’expertise, conférences...). Je crois indispensable pour le chercheur de se mettre "au service" de la société, et de partager ses connaissances avec le plus grand nombre.

Quelles sont vos plus grandes réussites ou vos plus grandes fiertés dans votre parcours de chercheur ?

Je crois que c’est lorsque j’ai présenté un projet "ANR jeune chercheur"[1] l’année suivant mon recrutement, et que j’ai été reçu dès ma première tentative ! Il portait sur "les dynamiques foncières des nouvelles formes urbaines", et il a permis d’impulser une dynamique de recherche autour de cette thématique.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Mon principal objectif, c’est d’aller vers davantage d’interdisciplinarité. Je m’attache aussi à rester au fait des grandes tendances urbaines, et à identifier le plus tôt possible les sujets émergents (en ce moment, je m’intéresse à l’ubérisation des transports en ville). Il me parait indispensable d’apporter le regard du chercheur sur ces phénomènes.

Que représente pour vous le Forum urbain ? Que vous apporte-t-il en tant que chercheur ?

Le Forum urbain facilite énormément l’interdisciplinarité que je recherche. Grâce à lui, nous développons des travaux avec des universitaires d’autres disciplines liées à la ville. Le Forum urbain est également un outil puissant de diffusion de nos travaux auprès de la société civile.

Quelles sont vos lectures en dehors des ouvrages scientifiques ?

Je lis surtout des romans. Le dernier en date, c’était Crime et châtiment, de Dostoievski ! J’ai aimé cette histoire qui parle de l’inéluctabilité du destin, quoi que fasse le héros pour s’en extraire. C’est un peu comme les grandes transformations économiques et sociales : l’Histoire nous apprend que quoi que l’on fasse pour y échapper, on ne saura que retarder l’échéance…

Quelques travaux disponibles en ligne :
● [article] "Croissance, transition urbaine et pollutions atmosphériques en Chine" (avec Laëtitia Guilhot et André Meunié), Mondes en développement, vol. 180, no. 4, 2017.
● [vidéo] "La croissance numérique dans la fabrique de la ville est-elle un levier de développement durable à l’échelle des territoires ?", conférence dans le cadre de Pulsation.s#2 par Clairsienne, 2017.
● [article] "Théorie économique de la ville discontinue"Revue d’Économie Régionale & Urbaine, no. 4, 2014.
● [article] "Formes urbaines et coûts de la mobilité : une approche à partir du Compte Déplacement Territorialisé de l'agglomération bordelaise" (avec Ghislaine Deymier et Frédéric Gaschet), Les Cahiers Scientifiques du Transport, 64/2013, 2013.

[1] Appel à projet de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) destiné aux jeunes chercheurs ayant soutenu leur thèse depuis moins de 10 ans et souhaitant développer leur propre thématique de recherche, consolider leur équipe ou en constituer une.

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