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Université de BordeauxFrance 2023
 

Fanny Gerbeaud, "l’archi-tête chercheuse"

Fanny Gerbeaud, "l’archi-tête chercheuse"

Ingénieure de recherche au laboratoire PAVE (Profession Architecture Ville Environnement), Fanny Gerbeaud mène de front enquêtes de terrain et accompagnement des projets de son laboratoire, en s’efforçant de mettre en lien les travaux passés et futurs et les compétences de chacun. Portrait.

Entretien réalisé par Jocelyn Noirot, stagiaire au Forum urbain en 2017.
 
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Après un baccalauréat "arts appliqués", je me suis orientée vers l’architecture dans l’idée d’ouvrir mes perspectives. Intégrée à l’ensapBx[1], j’ai eu l’opportunité de partir un an en Thaïlande en master 1, une expérience qui a contribué à m’orienter vers la recherche. J’ai en effet réalisé un premier mémoire sur place et me suis beaucoup interrogée en parallèle sur la question de la production de la ville "sans architectes", cette "architecture spontanée" qui constituerait plus tard le sujet de ma thèse. En master 2, à l’occasion d’un nouveau mémoire, j’ai effectué un stage au sein du laboratoire PAVE dans lequel je me suis par la suite investie ponctuellement en tant que chargée de recherche. J’ai enseigné à l’ensapBx et à l’Université du Temps Libre avant d’être intégrée de manière permanente au PAVE comme ingénieure de recherche en février 2017. Mes missions y sont largement facilitées par les liens déjà anciens que j’ai pu nouer avec différents collègues du laboratoire, avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler par le passé et qui ont même été mes professeurs pour certains d’entre eux !

A quels grands enjeux urbains vos travaux de recherche répondent-ils ?

Je m’intéresse beaucoup à l’évolution des processus de conception de la ville (notamment via ma thèse consacrée à l’architecture spontanée), aux problématiques environnementales, mais aussi à la question de l’expérimentation, qui me semble fondamentale afin de dépasser le modèle de la planification urbaine. Je m’intéresse également aux questions d’habitat (ce qui est sans doute lié à ma formation en architecture et à mes travaux de recherche passés), notamment en termes d’appropriation et de dimension symbolique.

Qu’est-ce qui vous a attirée vers la recherche ?

C’est d’abord une volonté d’interroger le modèle plaçant l’architecte comme acteur incontournable dans la création de la ville, mais aussi le fait d’aimer "toucher à tout" et de considérer que les choses sont toutes un peu reliées entre elles, qu’il s’agisse du temps, de l’espace, du volume, des émotions, etc. Je souhaite vraiment que la recherche puisse être utile à différents publics (étudiants, professionnels, grand public) et qu’elle débouche sur des actions concrètes.

A quoi ressemble votre quotidien en tant qu'ingénieure de recherche ?

Je m’investis d’abord dans la recherche en elle-même en soutien à mes collègues du laboratoire. S’ajoutent à cela mes missions spécifiques d’ingénieure de recherche, telles que l’accompagnement de projets de recherche et la valorisation des travaux du laboratoire. Dans ce domaine, j’ai récemment entrepris la création d’un site Internet propre au PAVE, la rédaction et la mise en ligne (accessible à tous) d’actes des séminaires du laboratoire, ainsi que l’archivage de mémoires réalisés par les étudiants de l’ensapBx dans le but de valoriser leur travail.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Je suis très motivée à l’idée de créer du lien entre recherche et formation initiale, et de développer le plus possible le contact avec le grand public. Mon objectif est véritablement d’ouvrir la recherche sur l’extérieur. Je serais également très heureuse de pouvoir attirer l’attention du public sur la question de l’habitat spontané, et surtout de la précarité résidentielle. Il faudrait pour cela que j’améliore la diffusion des travaux dans lesquels j’ai pu être engagée (à commencer bien sûr par ma thèse), que je m’oriente davantage sur la question du mal-logement, qui constitue un champ de recherche qui m’intéresse particulièrement. Dans tous les cas, je souhaite être dans l’action. Renouer avec le terrain à l’étranger me plairait beaucoup également.

Que représente pour vous le Forum urbain ? Que vous apporte-t-il ?

Il constitue une bonne plateforme de mise en lien. Il apporte de la rapidité et de l’efficacité dans la diffusion d’informations et contribue à la mise en avant de tout ce qui existe sur la métropole bordelaise en lien avec nos thématiques de recherche. C’est un appui très important pour le laboratoire PAVE. A l’avenir, j’attends aussi qu’il incite les acteurs (privés ou publics) à se tourner vers la recherche, en prouvant à ces derniers que les laboratoires peuvent leur offrir un regard extérieur et neutre extrêmement utile sur des problématiques qui les concernent directement. Il peut aussi aider les structures de recherche à mieux s’adresser à l’ensemble de ces acteurs par des médias et des formes de collaboration adaptés.

Quelles sont vos lectures en dehors des ouvrages scientifiques ?

J’apprécie de visiter des musées de temps à autre, de m’impliquer dans ma vie de famille… Les voyages me manquent un peu (j’ai eu la chance de beaucoup voyager lorsque j’étais enfant). J’aimerais aussi pouvoir consacrer plus de temps à la production artistique éventuellement (dessin, sculpture…).

Quelques travaux disponibles en ligne :
● [article] " 'Communautés denses' à Bangkok"Revue Projet, vol. 348, no. 5, 2015.
● [vidéo] "La question de l’habitat dans les pays émergents", présentation de la thèse dans le cadre d'un 5 à 7 du PUCA, 5 mai 2014.
● [thèse] "L’habitat spontané : une architecture adaptée pour le développement des métropoles ? Le cas de Bangkok (Thaïlande)", thèse de doctorat en sociologie sous la direction de Guy Tapie, Université Bordeaux 2, 2012.
● [article] "L’habitat spontané comme un outil de développement urbain. Le cas de Bangkok"Moussons, n°18, 2011.


[1] École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux.

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